« La situation est délicate à l’international ces derniers jours. »
En Corée du Nord, le régime de Kim Jong-Un a ouvertement menacé les Etats-Unis d’une attaque nucléaire si la flotte américaine continue de s’approcher des côtes et en parallèle, la Chine et le Japon se sont joints aux Etats-Unis pour faire pression sur le leader coréen. Cet incident montre aussi un retournement dans la position du Président Américain qui conviait il y a encore quelques mois Kim Jong-Un à venir discuter à Washington… Après son intervention en Syrie, on assiste donc à une véritable rupture dans l’attitude du locataire de la Maison Blanche qui semble définitivement vouloir se différencier de son prédécesseur auprès de l’opinion publique américaine, notamment après avoir été mis à mal par le Congrès Américain dans l’application de ses réformes.
Toujours est-il que les conflits en Syrie et autour de la Corée du Nord ont provoqué un retour vers les valeurs refuges, avec notamment un fort regain d’intérêt pour l’or, une augmentation du spread entre les obligations des Etats-Unis et des pays émergents, ainsi qu’une nette appréciation du Yen qui a atteint son plus haut depuis cinq mois. Cette appréciation du Yen semble d’ailleurs contrarier la Banque du Japon dans sa politique ultra-accommodante visant à porter l’inflation.
Par ailleurs, Donald Trump rencontrait cette semaine des dirigeants d’entreprises dans le cadre de son plan d’investissement de 1 000 milliard de dollars. Suite à l’échec de la réforme de l’Obamacare, le président américain semble cette fois-ci vouloir affuter ses armes avant de retourner affronter le Congrès. L’exécution de ce plan apparaît importante pour les marchés puisque les retombées semblent avoir déjà été intégrées par le marché américain qui semble aujourd’hui surévalué. Une nouvelle déception dans la mise en place du programme de l’ex-candidat ou d’un point de vue macro-économique pourrait donc entrainer une correction à Wall Street.
En France aussi, on navigue en eaux troubles, avec des élections qui semblent de plus en plus ouvertes à l’approche du premier tour. On pense notamment à la forte remontée dans les sondages depuis le denier débat du candidat de « La France insoumise », qui comme Marine Le Pen, s’il était élu, pourrait faire baisser le marché de manière importante, et ce bien avant les législatives. Restons tout de même prudents et modérément optimistes compte tenu du fait que ces sondages représentent avant tout la popularité d’un candidat et non les intentions de votes réelles. En conséquence le spread entre les taux français et allemands a encore augmenté.
Source : Lettre hebdomadaire 30″ macro – Chaguir Mandjee, directeur de la gestion chez Haas Gestion – Semaine du 10 au 14 avril 2016
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