Publications des résultats 2017
… ils devraient marquer une inflexion positive !
Les résultats des entreprises européennes sont en voie d’amélioration.
Les marchés ont continué leurs progressions cette semaine mais de façon moins intense avec un rebond ce vendredi lié à des publications économiques favorables. Nous entrons désormais dans la saison des publications des résultats des entreprises. L’enjeu va se situer à plusieurs niveaux. D’abord, la logique voudrait, au moins en Europe, que ces résultats s’améliorent en raison d’un effet plus favorable du cours de l’euro contre le dollar et surtout de l’impact de l’amélioration macro-économique sur les marges des entreprises. Ensuite, ce qui est attendu est le discours sur l’orientation de l’année 2017. Si nous n’attendons pas forcément de prises de positions flamboyantes, nous devrions avoir un ton marquant une inflexion positive par la prise en compte de plusieurs facteurs : reprise des commandes, maintien d’une demande forte dans les pays émergents, effet positif des mesures de restructurations engagées en 2016 sur le niveau des marges 2017 et pour le secteur financier impact positif d’un relèvement des taux attendu (surtout aux USA). Ainsi, les analystes devraient revoir leurs perspectives de résultats 2017 et 2018, ce qui peut redonner un supplément de valorisation, surtout en Europe. Du côté obligataire il nous semble qu’il existe également un potentiel de hausse lié tout simplement à la poursuite du resserement des spreads de crédit.
La semaine passée, les indices boursiers ont connu des évolutions modérées : +0,10% pour l’Eurostoxx50, +0,26% pour le CAC40 et +0,26% aussi pour le DAX. Le DJ affiche une progression négative à -0,39% et le Nasdaq a fortement progressé à +0,96%. Le NIKKEI a connu une baisse de 1,2%, pénalisé par une évolution monétaire défavorable.
L’économie américaine poursuit son amélioration, surtout en matière d’emploi
En fin de semaine, les chiffres de l’emploi US ont semblé décevants, (144.000 créations d’emploi dans le secteur privé contre 170.000 attendues), mais en deuxième lecture, la situation peut être considérée comme favorable avec une hausse des salaires et un réel dynamisme du marché du travail. La remontée du taux de participation se poursuit, donc de plus en plus de personnes cherchent à entrer sur le marché du travail. Autre élément, le taux de chômage large (qui inclut les personnes en temps partiel mais cherchant un emploi à temps plein) poursuit son déclin. Combinés à des hausses de salaires (+2,9% en décembre vs +2,5% au mois précédent) en accélération, ces chiffres renforcent l’idée d’une inflation américaine qui devrait être orientée à la hausse. Cette inflation salariale est une « bonne » inflation, car génératrice d’une hausse du pouvoir d’achat alors que l’inflation « matières premières » est destructrice de valeur. Ceci va permettre à la Fed de remonter ses taux directeurs au cours de l’année 2017 (probablement 3 relèvements alors que le consensus n’en anticipe que 2). Ceci tend à contredire le sentiment du milieu de semaine lors de la publication des minutes de la FED, qui semblaient donner un sens opposé.
Nous assistons alors en fin de semaine à une hausse des taux US et européen mais dans une moindre mesure. Cette hausse des taux longs s’appuie aussi sur une amélioration de l’économie, plusieurs statistiques bien orientées contribuant à cette progression : remontée des ventes au détail en zone euro et en Allemagne et remontée du climat des affaires. Aux Etats-Unis, la tendance sur les indicateurs macroéconomiques a été la même : l’ISM manufacturier est ressorti à 54.7 en décembre vs. 53.2 le mois précédent grâce à l’amélioration des nouvelles commandes, de la production et des prix payés.
La semaine a également été animée par les tweets de Donald Trump, qui a menacé d’imposer à General Motors une taxe exceptionnelle sur tous les véhicules produits hors du territoire américain. Par la suite, Ford a annoncé renoncer à un investissement dans une usine au Mexique au profit d’un nouveau développement dans le Michigan. Le constructeur Japonais Toyota a subi des menaces similaires en fin de semaine. Notons que le secteur automobile a surperformé en raison du dynamisme du marché chinois. Les ventes sur ce marché se sont affichées en hausse en 2016, grâce à la taxe préférentielle de 5% (au lieu de 10%) instaurée par le gouvernement afin d’encourager l’achat de petites cylindrées moins polluantes. Cette accélération des ventes s’est effectuée en anticipation d’une hausse de cette taxe, à 7,5% en 2017 avant son retour à 10% en 2018 ce qui dégrade les perspectives pour les trimestres à venir.
Une économie américaine toujours en amélioration, mais les valorisations sont élevées
Nous venons d’entrer dans la saison des publications des résultats des entreprises. Les premiers sont à l’image des données macro-économiques du deuxième trimestre : en nette amélioration. Cela a permis une remontée en fin de semaine des marchés financiers un peu partout dans le monde. Le profil attendu des résultats 2017 sera la clef du comportement des marchés financiers cette année. Aux Etats-Unis, la problématique sera la nature et l’étendue du plan de relance budgétaire défini par Trump ainsi que l’importance de l’abaissement de la charge fiscale. Ces éléments ne vont pas influencer les résultats 2016, mais ces mesures devront être intégrées dans les résultats des entreprises en 2017 et 2018. Pour l’instant, les analystes n’ont quasiment rien modifié et les prévisions 2017 n’ont pas évolué depuis novembre. En conséquence, la teneur des communiqués des entreprises prendra une importance significative et les arguments qu’elles développeront dans leurs conférences revêtiront plus d’importance que les chiffres du 4ème trimestre 2016. Si l’on considère que des baisses d’impôts interviendront très rapidement compte tenu du consensus sur le sujet entre les Républicains et D. Trump, des révisions haussières devraient intervenir et ainsi détendre les niveaux de valorisation des indices américains (PE 12 mois forward du S&P 500 : 17,1x).
Dans l’environnement de taux bas actuel, les banques américaines ont publié des résultats positifs : JP Morgan, Bank of America et la société BlackRock ont annoncé des résultats supérieurs aux attentes, rassurant sur la bonne santé de l’économie américaine et surtout sur la dynamique du secteur dans un contexte de remontée des taux.
Dans la lignée des chiffres de l’emploi pour le mois de décembre publiés vendredi dernier (156k vs cons. 175k et rebond des salaires : +0.4% vs -0.1% en novembre), les indicateurs macroéconomiques de cette semaine confortent l’accélération de la croissance. Les inscriptions hebdomadaire au chômage ont été inférieures aux attentes (247k vs cons. 255k), les ventes au détail ont progressé de +0,6% en décembre (vs +0,1% en octobre) et l’indice préliminaire de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan en janvier est proche de ses plus hauts depuis janvier 2011 (98.1 vs 98.2 en décembre). Cela a d’ailleurs été conforté par la publication des perspectives de croissance de la Banque mondiale, qui anticipe une accélération de la croissance mondiale (+2,7% vs. 2,3% en 2016) grâce aux pays développés, dont notamment les Etats-Unis. Différents membres de le Fed ont d’ailleurs fait des commentaires positifs : Janet Yellen s’est montrée optimiste sur les perspectives du marché du travail et considère que l’économie du pays est en bonne santé tandis que Charles Evans et Dennis Lockhart ont jugé que la politique de Donald Trump pourrait stimuler l’économie.
Les résultats des entreprises européennes en révision haussière ?
En Europe, la saison de résultats devrait elle aussi être de bonne facture si l’on considère les bonnes statistiques économiques depuis le début du 4ème trimestre. Celles-ci se prolongent d’ailleurs en ce début d’année, et qui ont amené l’indicateur des surprises économiques de Citigroup pour la zone Euro à des plus hauts depuis 2012. Ces données économiques favorables ont conduit plusieurs membres de la BCE à s’exprimer sur le probable arrêt d’une politique accommodante agressive. W. Schäuble a ainsi insisté sur le risque que constituaient des taux bancaires bas, alors que l’inflation allemande culmine à +1,7% en décembre. La BCE pourrait ainsi se trouver contrainte, plus rapidement que prévu, d’amorcer la fin de son action avant décembre 2017. W. Schäuble a aussi insisté sur le fait que le problème résidait dans l’incapacité des pays faibles à opérer les ajustements structurels nécessaires pour redresser leur compétitivité. Nous considérons toujours que jusqu’à la fin de l’année, la BCE ne changera pas de stratégie, elle devra attendre une baisse significative du chômage et une remontée de l’inflation salariale, ce qui est encore loin d’être le cas en Europe. Nous devrions néanmoins assister en 2017 à une remontée progressive des taux souverains, (en raison des meilleures perspectives économiques) et à une hausse des marchés des actions sur le premier semestre 2017.
Vers la poursuite de la hausse !
Concernant le niveau de valorisation des différents indices, il existe un fort différentiel entre l’Europe et les Etats-Unis. Les actions américaines ont toujours bénéficié d’une valorisation supérieure qui s’explique par le fait que leur marché domestique est le plus vaste marché du monde, ce qui facilite leur croissance. Mais l’écart est particulièrement élevé aujourd’hui : le S&P 500 américain se paye environ 17 fois les résultats, tandis que ce ratio est de 14,8 pour un indice européen large comme le STOXX Europe 600. Surtout, la croissance des bénéfices devrait atteindre 13 % en 2017 sur les actions européennes, selon le consensus des analystes et de 12% pour le S&P. Nous pensons donc qu’en 2017, il pourrait y avoir une décorrellation entre les deux marchés, mais en sens inverse par rapport à ce qui s’est passé en 2016 (hausse des marchés US et atonie en Europe rattrapée en partie sur le mois de décembre). Ainsi, on peut continuer de privilégier une approche « value » en se concentrant notamment sur les matières premières, l’énergie, les banques et aussi les valeurs industrielles qui vont bénéficier de la reprise économique, de même que les valeurs technologiques.
Source : Lettre hebdomadaire 360 Hixance am n°218, lundi 16 janvier 2017 – Jean-Noël VIELLE – Directeur de la gestion
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