Point sur le contexte global et les perspectives économiques futures.
Dès le début de la crise en février, l’important chez Carmignac a été de comprendre quelle était la nature du risque qui menaçait les marchés.
Selon Didier Saint-Georges, ce risque était similaire à celui de la crise bancaire de 2008 en matière de contagion. Une de ses principales caractéristiques est un schéma débutant par une phase initiale de forte accélération, suivie d’une décélération tout aussi forte. Avec cependant, des reprises possibles en fonction de la manière dont est gérée la crise sanitaire. Dès lors, la clé dans ce type de crise est, selon Didier Saint-Georges, d’avoir une « réponse extrêmement rapide dans la gestion du risque pour ne pas avoir de retard par rapport à la réalité ». Cela nécessite une forte flexibilité dans la gestion du portefeuille pour pouvoir se dé-exposer et se ré-exposer rapidement.
C’est pourquoi la condition sine qua non pour avoir performé pendant la première partie de l’année était de pouvoir rapidement faire varier les taux d’exposition actions. En revanche, pour la gestion, le schéma pour les prochains mois va être différent : en effet, depuis le plus bas du mois de mars et le rebond, il s’est maintenant installé une période de tensions. Celle-ci est caractérisée par le difficile équilibre à trouver entre la mise sous contrôle de la pandémie par les gouvernements et l’urgence de rapidement faire redémarrer les économies.
Certains pays comme les États-Unis ont par exemple voulu redémarrer trop précocement. En conséquence, nous assistons aujourd’hui à une recrudescence des cas et à de nouvelles mesures de confinement dans plusieurs états (Californie, Texas…). Ceci risque alors de ralentir la reprise pour les prochains mois. À contrario, la situation en Chine et en Europe semble avoir été mieux gérée, permettant d’anticiper une accélération plus vigoureuse de l’activité qu’aux USA. L’adaptation, plus ou moins réussie, des populations à la vie avec le Covid19 va ainsi influencer les comportements des consommateurs et donc les mouvements boursiers sectoriels. Chez Carmignac, les fonds sont ainsi davantage positionnés sur l’Europe et sur la Chine.
Une des grandes singularités de cette crise a été le retour des États. La réactivité de l’intervention des gouvernements et banques centrales est due, selon Didier Saint-Georges, aux leçons de la crise de 2008. Effectivement, si certains États n’étaient pas prêts à gérer la crise sanitaire, ils étaient d’autant plus préparés à gérer la crise économique et financière. À court-terme, ces plans de relance constituent un soutien considérable pour les marchés. De ce fait, la gestion reste fortement investie en actions/obligations dans les fonds dont Carmignac Patrimoine.
Risques
Néanmoins, ce « sponsoring des marchés » par les banques centrales n’est pas sans conséquences et deux grands problèmes se posent :
- Le soutien monétaire illimité peut entraîner des comportements spéculatifs.Ceci est particulièrement visible sur des titres bon marché de piètre qualité qui ont vu leurs valorisations augmenter. Pour le gérant, la « détérioration de la qualité du rebond de marché » est annonciateur d’une hausse de la volatilité à court-terme.
- Dès lors que la faiblesse de l’économie et le chômage repoussent à plus tard toute résurgence d’inflation des prix à la consommation, l’inflation produite par la création monétaire peut alors se retrouver dans le prix des actifs financiers. Ceci se voit, d’après le gérant, dans le maintien de taux d’intérêts obligataire très bas concomitant à des marchés actions très positifs. En conséquence, les actions value/cycliques qui normalement tirent les rebonds de marchés restent à la traîne pendant que le style croissance continue de dominer.
Et après ?
L’explosion des bilans des banques centrales et de l’endettement des gouvernements est un risque à surveiller à moyen-long terme. En effet, deux écueils doivent être évités :
- Un arrêt brutal des soutiens monétaires/budgétaires avec un retour forcé à l’orthodoxie budgétaire qui condamnerait les économies occidentales à une rechute.
- La situation inverse avec un dérapage incontrôlé dû à une monétisation sans limite des déficits budgétaires. Ceci pourrait entraîner des problèmes de crédibilité des devises et des actifs risqués.
Selon Didier Saint Georges, la visibilité pour ces types de risques est faible. Dès lors, la détention de valeurs aurifères dans les portefeuilles constitue une police d’assurance.
Source : publié le 27.07.2020 rédigée par Didier Saint-Georges –
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