Peut-on parler de dynamique haussière ?
De nouveaux soutiens pour les marchés financiers !
Semaine en progression pour les marchés financiers avec des points hauts atteints aux Etats-Unis et en Europe, même si une baisse a été constatée ce vendredi sur les places européennes en raison du retour du risque politique. Cela est révélateur de ce que sera le comportement des marchés sur l’année 2017. La dynamique haussière s’explique par la publication de bons indicateurs économiques et par la qualité des résultats des entreprises, ce dernier facteur étant en partie la conséquence du premier critère. Le deuxième facteur positif est la poursuite des opérations de fusion-acquisitions, nous reviendrons ci-après sur la tentative d’Heinz sur Unilever. A l’inverse, les marchés vont rester attentifs aux facteurs politiques surtout en Europe. Les craintes d’instabilité politique et la montée du populisme ont refait surface, entrainant les marchés à la baisse, ce qui a mis fin à une série de 6 hausses consécutives pour le Stoxx600. Ces incertitudes ont aussi créé un écartement du spread entre l’OAT 10 ans et le Bund et les banques françaises se sont retrouvées directement affectées en fin de semaine. Ces facteurs politiques vont créer de la volatilité et l’histoire récente nous a appris qu’il était difficile d’avoir des certitudes. Mais si nous faisons objectivement le solde des points positifs et négatifs, la conclusion reste favorable car les fondamentaux économiques sont bons.
Les indices boursiers poursuivent leurs progressions : +1,16% pour l’Eurostoxx50, +0,81% pour le CAC40 et +0,77% pour le DAX. Le DJ affiche une hausse de +1,75% et le Nasdaq a progressé de +1,82%. Le NIKKEI a marqué une pause à -0,74%, sur une baisse du dollar face au yen.
Des publications économiques bonnes aux US, plus mitigées en Europe.
Le PIB allemand a augmenté moins que prévu au T4 (+0,4% vs cons +0,5%) impacté par un excédent commercial moins élevé qu’escompté (18,4 Md vs cons 21,4 Md). L’Italie a aussi connu une croissance plus faible +0,2% (vs cons +0,3%), alors que le PIB de la Zone Euro a augmenté au T4 (+0,4% vs cons +0,5%). L’inflation allemande s’établit en hausse de +1,9% en janvier. La Commission Européenne a d’ailleurs relevé ses prévisions d’inflation 2017 pour la Zone de 1,4% à 1,7%. Enfin, l’économie britannique commence à fléchir avec notamment une baisse des ventes au détail. L’inflation pèse sur la consommation des ménages et l’incertitude concernant l’accès du Royaume-Uni au marché européen affecte les investissements des entreprises. Les négociations pour le Brexit vont être compliquées et dureront plus de deux ans. Ces éléments très mitigés justifient alors le ton des « minutes » de la BCE qui ont rappelé la volonté de l’institution de rester en soutien à l’activité de la zone euro durant toute l’année 2017.
Aux Etats-Unis, les statistiques économiques confirment l’idée d’une accélération à venir de la croissance américaine : l’Empire Manufacturing est ressorti supérieur aux attentes (18,7 vs cons 7), l’inflation s’est accélérée en janvier (+2,5%), le nombre de demandes hebdomadaires au chômage a continué de diminuer (239k vs cons 245k) et l’indice de la Fed de Philadelphie dépasse les attentes en février (43,3 au plus haut depuis janvier 84). Ceci a ainsi permis au S&P 500, pour la première fois, de dépasser les 20 000Md$ de capitalisation avec 7 hausses consécutives, ce vendredi 17 février.
Le grand retour des OPA
La journée de vendredi a été marquée par l’annonce d’une bataille dans le secteur des produits de grande consommation. Unilever a ainsi rejeté l’offre de rachat de Kraft Heinz pour 134 Md€. La cible estime que cette proposition la « sous-évalue » et qu’elle ne présente « aucun avantage, qu’il soit financier ou stratégique ». Kraft Heinz dispose d’un délai de 30 jours pour déposer une offre, amicale ou hostile. Pour obtenir gain de cause, le groupe va devoir faire une offre plus généreuse que la prime proposée jusqu’à maintenant, +18%. On rappellera ici un point fondamental qui explique la stratégie de croissance externe menée par les groupes américains. Ces derniers disposent d’un avantage considérable en raison de l’absence de fiscalisation des bénéfices réalisées hors des US, sauf si ces derniers sont rapatriés en subissant alors une imposition à 35%. Ainsi, les groupes US déjà implantés en Europe peuvent mener à bien des opérations de croissance externe en étant beaucoup plus agressifs en termes de prix proposé. A n’en pas douter, cette offre effectivement sous-évaluée sera très probablement remontée dans les prochains jours et ceci va confirmer l’attrait spéculatif de l’ensemble du secteur biens de consommation. Ce dimanche, le groupe Kraft Heinz a accepté « à l’amiable » de retirer son offre de rachat, mais jusqu’à quand ?
Réunis, Unilever et Kraft Heinz, respectivement numéro 4 et 5 des produits alimentaires pourraient en effet peser davantage face à ses fournisseurs et clients. L’opération permettrait à Kraft de se renforcer hors des Etats-Unis (70% de son chiffre d’affaires) et surtout une croissance dans les marchés émergents puisqu’Unilever y réalise 57% de ses ventes. Cette offensive illustre la forte capacité financière du fonds brésilien 3G Capital, qui détient 51% du capital de Kraft avec l’appui de Berkshire Hathaway, la holding d’investissements de Warren Buffett.
Le groupe Peugeot a aussi annoncé qu’il souhaitait acquérir les marques européennes de GM, Opel et Vauxhall. Ce dimanche, il s’est engagé en cas d’acquisitions, à maintenir les usines allemandes d’Opel et à ne procéder à aucun licenciement jusqu’en 2019. PSA devrait ainsi exposer les grandes lignes de cette acquisition la semaine prochaine, pour une signature prévue lors du salon automobile de Genève le 9 mars.
Maintien d’une opinion positive sur les marchés financiers !
Avec des politiques monétaires clarifiées sur 2017 et 2018, les marchés financiers vont désormais être dirigés par des aspects plus micro-économiques, la montée en puissance des OPA en est un exemple. Les publications de résultats ont apporté aussi de la volatilité avec en particulier la progression du Crédit agricole, après de bons résultats publiés. Le secteur automobile a aussi bénéficié de la publication de Michelin, qui propose un dividende en hausse de 14 %. Ce sont les secteurs liés au cycle économique qui ont tiré la tendance. Nous continuons donc à favoriser la croissance des marchés américains tirés par la croissance économique favorable et par les mesures de soutien annoncées par Trump. Même si le niveau de valorisation peut sembler élevé, nous continuons à attendre une croissance des résultats d’où une baisse de ce niveau de valorisation et un nouveau potentiel de hausse. En Europe, la dynamique devrait également être positive avec une BCE toujours accommodante et un nombre d’OPA en nette accélération.
Source : Lettre hebdomadaire 360 Hixance am n°223, lundi 20 février 2017 – Jean-Noël VIELLE – Directeur de la gestion
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