Point marchés
Trente deuxième semaine consécutive de sortie des actions européennes…et ce mouvement semble s’amplifier sur cette semaine puisque ce sont 2,5 md$ qui ont encore fui les actions européennes contre 1,2 md$ la semaine dernière. Les grands vainqueurs de la collecte des flux en 2016 ont été pour l’instant la dette émergente, l’immobilier et les obligations investment grade. Pour preuve, une obligation récemment émise par Saint-Gobain (noté BBB) à maturité 3 ans s’est placée pour un milliard d’euro à un taux proche de 0% avec un taux de couverture de 2,6x. Pourtant, cette période pourrait s’avérer révolue. La remontée des taux longs commence à prendre forme partout dans le monde du Japon aux Etats-Unis en passant par l’Europe. Ainsi, le taux trente ans japonais est passé de 0,05% en juillet à 0,55% aujourd’hui, ce qu’on peut presque qualifier de mini krack obligataire. Le Bund 10 ans est de nouveau en territoire positif et le taux 10 ans américain s’élève désormais à quasiment 1,7%. L’action des banques centrales serait désormais jugée moins efficace ou moins nécessaire par les investisseurs. La prochaine réunion de la Fed devrait confirmer la date de la prochaine hausse des taux. Les marchés actions n’aiment pas beaucoup ces phases de retournement sur les marchés de taux et ils ont d’ailleurs perdu un peu de terrain cette semaine.
Pourtant, la remontée des taux, si elle est progressive, sera bénéfique pour un certain nombre de secteurs : banques, assurances, sociétés avec des engagements lourds de fonds de pensions américains ou anglais et toutes les sociétés qui disposent d’une trésorerie confortable qui ne rapporte plus rien aujourd’hui. Ce sera aussi bon pour les sociétés les moins chères (dites « value ») par rapport au titres « super growth » surcotés.
Enfin, les sociétés capables de produire des cash flows opérationnels récurrents avec un bilan solide seront-elles aussi dans de bonnes dispositions pour affronter le cycle de remontée de taux. Le scénario des taux n’est pas écrit d’avance tant le coma artificiel des taux bas aura duré et laissé certaines séquelles cérébrales chez les investisseurs. Les anticipations d’inflation sont encore basses et les perspectives de croissance toujours ternies par les mauvais génies politiques (Brexit, élections à répétition). Si toutefois les investisseurs pouvaient de nouveau mettre un prix correct à leurs créances, ils s’apercevraient soudainement qu’ils ont financé un transfert de valeur historique entre les créanciers et les actionnaires.
Texte achevé de rédiger le 16 septembre 2016 par Igor de Maack, gérant et porte parole de la Gestion chez DNCA.
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